Le machinisme agricole ne date pas d’hier, mais ces trois dernières années ont fait naître des outils d’un tout nouveau genre. Les drones, les applications et objets connectés dédiés à l’optimisation des cultures sont les prémices de l’agriculture nouvelle génération : digitale, intelligente et peut-être enfin rentable ! Le secteur estimé à 16 milliards de dollars à horizon 2020 offre d’ores et déjà des solutions inédites et écologiques. De la robotique et du digital à une agriculture connectée mondialisée, à quoi ressemble le secteur aujourd’hui et quels sont ses nouveaux défis ?
Agriculture connectée : pour répondre aux enjeux actuels, l’agriculture doit se digitaliser
Les agriculteurs n’ont plus le choix, car les enjeux du secteur sont multiples : un taux de rentabilité en berne, une demande croissante des pays émergents en protéines animales et végétales, un bilan carbone à relever… Dans ce contexte, les agriculteurs ne cultivent plus, ou à peine. Ils deviennent gestionnaires, techniciens et fins stratèges. De l’analyse des sols, du climat, du temps passé à telle ou telle tâche… Pour une répartition rentabilisée et optimisée des engrais, pour gagner du temps, arroser exactement ce qu’il faut là où il faut…
Tout peut être économisé et optimisé grâce à l’utilisation des objets connectés… Même la fertilisation des vaches ! De l’agriculture traditionnelle à l’agriculture connectée .
Quelques exemples de l’agriculture connectée en 2016
Exemple d’agriculture connectée : la startup toulousaine Delair Tech, par exemple, vient tout juste de lever 13 millions d’euros auprès de grands partenaires financiers tels que BPI France ou la holding Andromède. Son drone agricole, muni de capteurs à infrarouge, analyse les cultures qu’il survole et établit un rapport complet, mettant en exergue, de manière simple et ergonomique, les zones prêtes pour la récolte, les zones qui seront à fort ou à moindre rendement, les zones où figurent des anomalies telles que des maladies ou des insuffisances nutritives des cultures… Les données sont accessibles directement sur un compte Internet, mais elles peuvent aussi être intégrées dans un logiciel type SIG (Système d’Information Géographique).
L’entreprise bretonne Sulky-Burel quant à elle connecte les différents matériels et logiciels utilisés par l’agriculteur afin d’analyser la fertilisation de ses cultures et d’ajuster automatiquement la distribution des engrais sur sa machine, via une base de données disponible sur le Web.
Autre exemple d’agriculture connectée, le concepteur de logiciels agricoles Isagri a créé un programme de gestion parcellaire (appelé Geofolia) destiné à recueillir et analyser des données telles que les quantités de produits de traitement utilisés dans les cultures. Les informations sont directement échangées via une connexion WiFi entre un boîtier installé dans la cabine de l’engin chargé de diffuser l’engrais et un logiciel en ligne, consultable sur l’application Geofolia. Isagri propose également un système intégré au tracteur, permettant de manœuvrer à la place du conducteur ; un tracteur semi-autonome en quelque sorte.
L’agriculture connectée représente un marché estimé à 16 milliards de dollars à horizon 2020
L’agriculture connectée et intelligente n’a pas fini de nous époustoufler. Le marché de la robotique agricole est estimé à 16 milliards de dollars dans le monde à horizon 2020 et une vingtaine de laboratoires dans le monde sont actuellement chargés de travailler sur les évolutions de ce secteur prometteur et porteur d’espoir.
2050, le défi mondial pour l’agriculture connectée
Le défi de l’agriculture connectée pour 2050 ? Nourrir deux milliards de personnes supplémentaires ! L’exposition universelle de Milan en a d’ailleurs fait une thématique phare avec son thème « Nourrir la planète, énergie pour la vie ». Gageons que dans notre dynamique globalisée, les nouvelles pratiques agricoles du Nord, connectées et intelligentes, serviront aussi aux pays émergents du Sud.
Pour approfondir votre lecture, rendez-vous sur notre article : Le salon de l’agriculture 2016 sous le signe des objets connectés
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