[encadregris]Allez directement à la mise à jour du 06 octobre 2016 : Samsung rachète Viv[/encadregris]
[encadregris]Allez directement à la mise à jour du 26 Septembre 2016[/encadregris]
Tout le monde connait SIRI, l’assistant vocal inclus dans les iPhone qui répond à vos requêtes du quotidien. Attendez de voir sa petite sœur Viv ! Fondée par 3 anciens d’Apple, Viv est une intelligence artificielle (IA) évolutive, basée sur la technique du deep learning.
Son potentiel pourrait bien renverser les codes d’Internet, et, dans la foulée, mettre Google à genoux ! Robots et Compagnie zoome sur les mystères du deep learning ainsi que sur Viv ou « The Global Brain », comme l’appellent les spécialistes en la matière : son fonctionnement, son état d’avancement et les conséquences imminentes d’une telle IA sur les modèles économiques du Web.
La petite histoire de SIRI
Qui est SIRI ?
SIRI, c’est ce petit assistant intelligent installé dans votre iPhone. Basé sur la reconnaissance vocale, il comprend les différentes instructions que vous lui donnez pour répondre ensuite à vos requêtes : « quelle météo aujourd’hui ? » – « Peux-tu appeler maman ? » – « où puis-je trouver un fleuriste alentour ? »
Les créateurs de SIRI : Dag Kittlaus, Adam Cheyer et Chris Brigham ont décidé de ne pas s’arrêter en si bon chemin. Depuis 2 ans, ils travaillent sur Viv, la petite sœur de SIRI qui pourrait bien renverser les codes d’Internet ; du moteur de recherche Google plus exactement.
Kittlaus, Cheyer et Brigham : la rencontre
Chris Brigham et Adam Cheyer se sont connus il y a une douzaine d’années lorsque tous deux travaillaient à SRI International (entreprise américaine de recherches scientifiques et technologiques) en tant que cadres scientifiques. Il manageait alors le travail de 400 chercheurs autour d’un projet du département de la Défense américaine visant à faire parler spontanément un ordinateur. Dag Kittlaus quant à lui est un ancien cadre du secteur de la téléphonie mobile. Il rencontre ceux qui deviendront ses associés lors de son passage chez Apple où tous les trois ont travaillé, notamment pour le développement de SIRI.
Ils quittent les bureaux d’Apple à l’automne 2012 et décident de trouver L’Idée avec un grand « I » ; celle qui pourrait révolutionner nos modes de vie. Tous 3 avaient alors conscience qu’une intelligence artificielle à qui l’on devait préprogrammer toutes les règles d’avance n’était pas opportune.
Ce qu’il fallait pour tout chambouler était une IA capable de développer toute seule son propre programme.
Viv, comment ça marche
Pari réussi ! Viv est là. Elle est une Intelligence Artificielle (IA) qui génère son propre code informatique au fur et à mesure des requêtes des internautes, ce qui la rend évolutive. Plus il y a d’utilisateurs, plus Viv monte en puissance… Et en intelligence !
Concrètement, cela donne un assistant capable de répondre à des requêtes beaucoup plus complexes que sa grande sœur SIRI, par une réponse éventuellement adaptée au goût de son utilisateur. Et quand on parle de répondre à une requête, cela concerne également la réalisation d’actions, comme réserver un billet de train ou un hôtel à votre place, en utilisant votre code de carte bleue, par exemple.
Dag Kittlaus explique Viv dans une interview exclusive
Dans une interview donnée pour le magazine Wired, Dag Kittlaus explique le fonctionnement de Viv et donne quelques exemples concrets. « L’application Google Now est capable de répondre à la question “quelle est la ville de naissance d’Abraham Lincoln” ou encore “Combien y a-t-il d’habitants à Hodgenville dans le Kentucky ?”, mais il ne pourra pas répondre à une question complexe comme “Combien y a-t-il d’habitants dans la ville de naissance d’Abraham Lincoln ?”, tout simplement parce que les développeurs de Google n’ont pas codé ce type de question. Viv pourra y répondre, même si nous ne l’avons pas codé au préalable, car elle saura se connecter spontanément aux différents services susceptibles de lui apporter une réponse. »
Un autre exemple : si vous demandez à Viv de réserver vos vacances à certaines dates, elle pourra comparer elle-même les prix des vols aériens, choisir votre compagnie préférée et même votre siège favori, celui contre le hublot et proche des issues de secours. Elle connaîtra vos goûts pour les hôtels avec piscine et golf et vous trouvera un lieu en accord avec votre budget ; elle saura réserver et payer directement en ligne.
« Pour chaque question posée, Viv écrit le programme qui lui permet de trouver la réponse, souligne Dag Kittlaus, et on peut visualiser son schéma de pensée sur un écran. » En outre, plus on utilise Viv, plus elle se perfectionne.
En bref, vous posez un problème, Viv vous fournit la réponse en cherchant par ses propres moyens et avec sa propre logique qui s’améliore au fur et à mesure de ses expériences de recherche. « The Global Brain », comme l’appellent ses concepteurs, porte bien son nom.
Des journalistes en déplacement dans les locaux de Viv ont décrit une scène mémorable où Adam Cheyer demandait à Viv « où en est JetBlue133 ? (Avion de la ligne aérienne JetBlue). L’intelligence artificielle a répondu quasi instantanément « encore en retard. Rien de nouveau, donc. » Et pour trouver cette réponse, Viv s’est rendue dans les bases de données des lignes aériennes FlightStats.com. Elle a identifié l’heure estimée d’arrivée, mais elle a également consulté les archives montrant que JetBlue133 était en retard sur 38 % des vols. Ce raisonnement s’est affiché en temps réel sur un écran relié à Viv. Les journalistes ont pu voir Viv réfléchir, c’est-à-dire écrire elle-même son programme qui lui a permis de résoudre le problème !
Viv s’adapte à nos préférences
À chaque utilisation, Viv en apprend un peu plus sur nous et sur nos préférences. Celles-ci seront consignées dans une base de données privée que les concepteurs de Viv ont surnommée pour l’instant “Mes trucs”. Selon les dires de l’équipe de Viv, nos données personnelles resteront privées et totalement sous notre contrôle.
Viv : d’une IA faible au deep learning ?
Qu’est-ce qu’une IA faible ?
D’abord, sachez que l’on parle d’intelligence artificielle (IA) faible pour un programme informatique capable d’apporter le résultat à un problème préprogrammé. Une IA faible ne met aucune réflexion en œuvre pour trouver la « meilleure » solution. Elle apporte simplement « la » solution qu’on lui a dit d’apporter. Par exemple, pour trouver un fleuriste, SIRI nous géolocalise et identifie l’adresse la plus proche piochée dans sa base de données. Si le développeur informatique n’a pas préprogrammé la réponse à votre question, SIRI vous renverra vers une requête toute bête sur le Web.
Autre exemple en prenant un jeu d’échecs électronique standard trouvé en supermarché. Lorsque vous jouez contre cet ordinateur, ce dernier ne fera qu’appliquer le coup que le développeur aura préprogrammé dans le cas qui se présente. Idem lorsque le système informatique est « ouvert » à la communauté (un ChatBot par exemple) : la base de données alimentée par les internautes et dans laquelle l’intelligence artificielle peut « piocher » lui permet de fournir un résultat dans des circonstances plus variées, mais elle reste une intelligence incapable de « réfléchir » à la meilleure solution (cf notre article sur L’intelligence artificielle de Microsoft qui a « dérapée »)
Vous vous en doutez, les chercheurs ne souhaitaient pas s’arrêter en si bon chemin.
Les travaux en matière de compréhension du cerveau humain ont permis d’approfondir les recherches sur l’intelligence artificielle. Le deep learning, ou apprentissage profond, est légion aujourd’hui dans la communauté informatique et c’est lui qui fonde le mécanisme de Viv.
Le deep learning, c’est quoi ?
Pour schématiser, les intelligences artificielles construites en deep learning ont une structure différente puisqu’elles sont composées de milliers d’unités regroupées en plusieurs couches, comme les neurones de notre cerveau. Ici, chaque unité est capable d’effectuer un calcul simple qui servira d’entrée de calcul aux couches d’unités suivantes.
Dans les faits, cela donne un programme informatique capable de comprendre le contenu qu’on lui fournit. Et qui dit compréhension dit réflexion puis décision de la « meilleure » solution. Plus l’IA s’entraîne, plus elle a de matière à comprendre les données analysées à un instant T, mais aussi ses prises de décision antérieures et ses erreurs passées. D’une IA faible, nous passons à quelque chose de supérieur, qui n’est pas une IA forte (impliquant la conscience de soi ?), mais dans tous les cas une IA bien plus performante, qui permettra peut-être à Viv de renverser les codes du Web et de mettre le moteur de recherches Google à genoux.
Pourquoi Viv pourrait mettre Google à genoux ?
Le deep learning devient légion en matière d’intelligence artificielle et semble avoir de belles perspectives dans le domaine de l’assistance personnelle informatique, pour les prochains SIRI ou Google Now. Autre exemple, la startup Wiidii propose une application capable, un peu comme Viv finalement, de réaliser vos requêtes, d’effectuer les recherches à votre place et de vous proposer les meilleures solutions, en fonction de vos propres préférences (recherche d’un taxi, d’un hôtel, des meilleurs prix, etc.).
Mais alors, qu’est-ce qui rend Viv plus forte que toutes ces applications d’ores et déjà sur le marché ? Ici, ses concepteurs ne la positionnent pas comme une intelligence capable de proposer la meilleure solution sur le Web. Viv sera, en quelque sorte, directement votre Web (votre moteur de recherche plus exactement). De plus, elle ne se contentera pas de « proposer » la meilleure solution, elle effectuera aussi la tâche à votre place (chercher, réserver et payer un taxi par exemple).
Viv va casser les modèles économiques du Web
VIV sera bel et bien capable de relier tous les services Internet entre eux : de la requête à la recherche personnalisée en passant par le paiement en ligne. Quid de la publicité sur le web ? Quelle sera l’utilité pour un site, comme un comparateur de prix par exemple, de payer des milliers d’euros en référencement pour apparaître dans les moteurs de recherche alors que Viv s’occupera de trouver elle-même les meilleurs produits au meilleur prix, en lieu et place de l’utilisateur ? Dans la foulée, quel intérêt pour un produit ou un service de se référencer sur ces comparateurs puisque Viv se chargera de le dénicher ? Quel sera le modèle économique de Google lorsque le référencement n’aura plus l’impact qu’il a aujourd’hui ? Notez que le site Priceline spécialisé dans les vols aériens bon marché injecte un budget de 2 millions d’euros par an pour apparaître au top des recherches Google (données énoncées par Dag Kittlaus durant l’interview pour Wired).
Google a de quoi trembler face à ce prochain raz-de-marée, capable de renverser les us et coutumes sur la Toile. Fair-play, le géant du Web s’est rendu dans les locaux de Viv pour encourager ses concepteurs dans leur développement, mais il ne sera certainement pas le seul à être impacté par Viv. D’après un rapport de Business Insider, les secteurs qui allient des algorithmes intelligents et des robots devraient croître 7 fois plus vite que le secteur de la robotique traditionnelle. Avec un système comme Viv, les robots de demain seront encore plus performants.
Aujourd’hui, Viv est développée dans un bureau du centre-ville de San José en Californie, dans une ambiance décontractée. Une douzaine de programmeurs s’affairent en alternant travail et parties de billard. Ce sont Gary Morgenthaler (premier investisseur de SIRI) ainsi qu’un business angel chinois qui ont lancé la machine des financements. L’objectif : faire de Viv le raz de marée du Web ou « The Global Brain ». Aucune date de commercialisation n’a encore été fixée. « Je pense que les modèles économiques vont s’adapter », prédit sereinement Dag Kittlaus … Attentons de voir ça !
Des nouvelles de Viv
Persuadé que les assistants virtuel deviendront indispensable dans un futur proche, Dag Kittlaus, l’un des cerveaux fondateur de Viv a expliqué que leur démarche est de faire de Viv un assistant virtuel alimentée par une intelligence artificielle ultra performante. Ils cherchent à repousser les limites de ce qu’un assistant virtuel peut faire.
Ouvrir le système pour le rendre plus efficace
Pour lui, la plupart des assistants virtuels que nous utilisons aujourd’hui, comme SIRI par exemple, peuvent réaliser quelques dizaines de tâches. Leur souhait est d’ouvrir le système de Viv pour permettre à de nombreux développeurs informatique de participer à la création de nouvelles fonctionnalité cela permettra au final d’améliorer les capacités de l’assistant virtuel Viv.
Cette ouverture du système les distingue de l’assistant virtuel Siri qu’ils ont inventé pour Apple
Dag Kittlaus explique que « Dans Siri, c’est le personnel d’Apple qui est chargé de le faire évoluer … Mais la plupart des plateformes de développement sont très fermé. » Viv sera très différent puisque c’est un système où tout le monde pourra venir et ajouter de nouvelles fonctionnalités à la volée.«
Quelles sont les capacités de Viv ?
Viv est encore dans sa phase de pré-lancement, mais Kittlaus nous a donné une avant-première de certaines de ses capacités, comme faire des réservations, ou transférer de l’argent à des amis… Pour montrer l’intérêt de l’application Viv , il lui a demandé à quel moment Animal Collective, un groupe de rock expérimental , se produisait à New York. Viv a non seulement obtenue la date exacte du concert mais a aussi généré une recherche de billet sur le site TicketMaster.
L’amélioration de l’analyse de la parole est un booster pour les assistants virtuel comme Viv
Les créateurs de VIV sont persuadés de pouvoir simplifier notre vie de tous les jours en proposant une interface intelligente multifonctionnelle. Kittlaus a terminé son discours en expliquant que l’amélioration de l’analyse de la parole décuple les capacités des assistants virtuels qui, demain seront présents dans nos téléphones mais aussi dans nos voitures ou notre maison … Ainsi, les occasions d’utiliser les assistants virtuels comme VIV vont augmenter considérablement.
Viv sera accessible dans le courant de l’année
Kittlaus a conclu en encourageant fortement les personnes qui restent sceptiques d’essayer la technologie Viv lorsque la première version sera proposée dans le courant de l’année.
Samsung a annoncé l’acquisition de l’intelligence artificielle Viv.
Cette démarche permet à Samsung de posséder un assistant virtuel
L’achat de l’entreprise Viv Labs qui possède l’intelligence artificielle Viv permet à Samsung de rattraper une partie de son retard dans le domaine des assistants virtuels. Pour bien marquer le coup, Samsung a décidé de faire cette annonce 48h après le lancement officiel de l’intelligence artificielle de Google « Google assistant » contenue dans son nouvel assistant virtuel « Google Home » lors de sa grande conférence.
Le rachat de Viv permet d’intégrer de l’IA dans les produits Samsung
Samsung explique le rachat de Viv Labs par sa volonté d’apporter de l’intelligence artificielle dans l’ensemble des produits que l’entreprise commercialise. Ainsi, c’est tout le secteur de l’électronique grand publique qui devrait bénéficier d’un surplus d’intelligence artificielle (Smartphones, télévision, réfrigérateurs, machines à laver, …), tout comme son robot domestique Otto. Grace à Vivi, Samsung devient un acteur majeur dans le monde des appareils intelligents.
Samsung achète Viv pour interconnecter l’ensemble de nos maisons
L’acquisition de Viv s’explique aussi par la volonté de Samsung de proposer une interconnexion complète des appareils électroniques de la maison. Grace à sa force de frappe en termes de produits électroniques grand public, Samsung pourrait proposer dès 2017 un environnement complet de produits interconnectés capables de converser avec les utilisateurs.
C’est une avancée majeure dans le secteur de l’univers connecté actuellement trusté par Apple Home, Amazone Echos et Google Home. En effet, si Apple et Google mettent en plus un univers contrôlé ou quelques partenaires peuvent les rejoindre, Amazon fait une entrée remarquée avec son enceinte connectée, Samsung devrait pouvoir installer Viv dans des dizaines de produits différents. Ceci facilitera la vie des consommateurs et contribuera certainement à standardiser l’interactivité vocale ce qui lui permettrait de prendre un avantage sur ses 3 concurrents.
Pour en savoir plus sur Viv, consultez le site officiel ici
Hum … dans le contexte de la « petite robotique », l’on pourrait imaginer un quadrupède utilisant « Viv » pour générer les codes et gérer les déplacements de ses pattes ; quelque soit l’environnement et/ou l’état du terrain !?