Le marché du drone de loisir, ou drone de divertissement est en plein boom, entraînant dans son sillage celui du drone professionnel à destination des entreprises. Robots& Compagnie dresse le panorama du marché du drone en France ainsi que de ses prochaines évolutions.
Le marché du drone : état des lieux
La vente de drones est en pleine explosion, poussée par une standardisation des technologies, une baisse des coûts (donc des prix), la venue d’innovations et de nouvelles applications. Aujourd’hui, le marché s’organise, mais vise essentiellement un public de passionnés, prêts à affronter une réglementation encore complexe en matière d’autorisation de pilotage de drones.
Le marché du drone a décollé il y à peine 3 ans et représente déjà 50 millions d’euros de chiffre d’affaires ; ce chiffre sera certainement multiplié par 10 à horizon 5 ans, selon la fédération française du drone civil. Le marché vise essentiellement un public de passionnés pour une utilisation privée, avec la vente de drones dits « de loisir » ou de divertissement, mais les entreprises, poussées par la baisse des prix, commencent à envisager ce petit engin volant comme élément clé de leur modèle économique.
Les leaders du drone de loisir
En moins de 5 ans, la startup française Parrot a vendu 500 000 exemplaires de son produit phare à travers le monde. L’AR.Drone enregistre une communauté de fans de 100 000 membres sur son réseau social dédié « AR.Drone Academy ».
Aux États-Unis, c’est la société DJI qui remporte la palme avec son drone nommé Phantom. Doté d’une caméra full HD orientable et pilotable depuis un écran d’iPhone connecté à sa télécommande, la toute nouvelle version de Phantom est un petit bijou technologique que les passionnés ne manquent pas de plébisciter, mais que nos compatriotes français auront du mal à exploiter ; pour cause, une réglementation balbutiante en matière d’utilisation des drones (contrairement à nos comparses américains), notamment ceux dotés d’une caméra embarquée.
En Chine, la société Hubsan rencontre un franc succès grâce à la vente de son nano-drone, un moustique volant qui tient dans la paume d’une main. Le FPV (pour « Firts Person View) pèse moins de 50g et coute à peine 150 euros.
Les entreprises boostées par la baisse des prix
Si quelques grands acteurs tiennent le marché du drone de loisir, celui du drone à usage professionnel intéresse de plus en plus les entreprises, entraînées notamment par la démocratisation des technologies et la baisse des prix. La fédération française du drone civil enregistre 1 500 entreprises homologuées au pilotage de drones à des fins professionnelles, en majorité des PME et même des auto-entrepreneurs.
La fédération encourage d’ailleurs ces petites entités à organiser le marché, en se regroupant à des fins commerciales et logistiques.
Les entreprises qui utilisent un drone à usage professionnel sont à 70 % des activités de prestations de services de nature artistique et audiovisuelle, mais de nouvelles demandes émergent, comme celles de la SNCF ou d’EDF pour l’inspection des lignes ferroviaires et énergétiques. De nouveaux métiers nécessitant des drones comme outils de travail pourraient bien voir le jour !
Notons une évolution de la réglementation en matière immobilière, qui obligera bientôt les bailleurs à faire l’état du niveau de déperdition énergétique de leur bâtiment.
Un drone équipé d’une caméra thermique pourrait travailler 10 fois plus vite qu’une personne…
Enfin, les métiers de la sécurité privée pour la surveillance des entreprises et des entrepôts pourraient tirer leur épingle du jeu économique en intégrant des drones à leur modèle… À condition évidemment de se frotter à la réglementation encore balbutiante en la matière.
Réglementation vs technologie
La réglementation met toujours plus de temps que la technologie à se mettre en place. Aujourd’hui, malgré le développement des centres de formation et la possibilité d’obtenir un certificat ou un brevet spécifique, l’autorisation pour une entreprise de piloter un drone à usage professionnel reste coûteuse et complexe.
Dans ce cadre, la fédération française du drone civil est en train de développer un tout nouvel examen au pilotage de drone pour le printemps 2016. À quand une réglementation adaptée à la croissance de ce marché ?
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