Selon une étude menée par Juniper Research, les fabricants d’objets connectés sont de plus en plus attentifs à la sécurisation des données personnelles et de la vie privée, d’autant qu’une autre étude révèle que 80 % des Européens ne font pas confiance aux marques et distributeurs en matière de conservation des données privées.
Le terroriste au baby phone, 1er scandale des objets connectés
Souvenez-vous de cette traumatisante histoire de terroriste au baby-phones violant la vie privée des habitants. Entre 2013 et 2014, aux États-Unis, des hackers pirataient les objets connectés chargés de surveiller bébé – des baby phones ou des baby caméras – et s’amusaient à communiquer en pleine nuit avec les parents affolés, en décrivant notamment avec précision leur nourrisson en train de dormir. Cette anecdote, qui ressemble à s’y méprendre à un thriller d’épouvante, a été l’une des premières sonnettes d’alarme en matière de sécurisation des objets connectés.
Vie privée : 30 objets connectés par foyer d’ici 5 ans
D’ici 5 ans en France, la smart house sera la norme. Chaque foyer devrait disposer d’une trentaine d’objets connectés, allant du thermostat aux robots de cuisine en passant par les lampes ou les assistants personnels type robots de bureau. De multiples données personnelles de notre vie privée transiteront pour atterrir dans le Cloud des applications numériques dédiées. Dans un tel contexte, il est normal que les consommateurs s’inquiètent pour la sécurisation de leur vie privée; d’autant que les informations transmises dépassent le cadre d’une simple adresse mail ou d’une date de naissance. Cyberattaque comme le cas des hackers au baby phone ou détournement marketing, 57 % des Européens sont inquiets du devenir de leurs données personnelles récoltées par le biais de leurs objets connectés et environ 9 Français sur 10 sont plus sensibles au niveau de sécurisation de l’objet qu’a sa qualité.
Dans un tel contexte, les fabricants ont tout intérêt à soigner cet aspect de leur produit. Par ailleurs, 66 % des Français estiment qu’il sera difficile de retenir tous les mots de passe de leur objet connecté et préconisent des systèmes comme l’identification par empreinte digitale (49 %), la reconnaissance vocale (41 %) ou l’identification oculaire (39 %). Pour un bon respect de la vie privée, il serait même judicieux de proposer une sécurisation intégrée prenant en compte tout l’écosystème de la maison connectée.
Vie privée : le marché de la protection des données est grand ouvert
Qu’en est-il de l’utilisation des données personnelles à des fins marketing ? Paradoxalement, dans ce cas, 61 % des Français seraient d’accord pour partager les données de leur vie privée en échange d’argent ou de bons de réductions (étude mondiale réalisée par Intel Security).
L’enjeu est donc de taille pour les fabricants d’objets connectés. Les jeunes startups n’ont pas l’expérience de la sécurisation et se concertent en général en premier lieu sur les caractéristiques techniques et ludiques du produit. Les géants par contre ont tout intérêt à éviter le scandale du piratage de vie privée et devraient pousser le secteur à approfondir les solutions en la matière. Le marché de la protection personnelle et de la vie privée est grand ouvert et ne devrait pas tarder à voir arriver de nouveaux acteurs.
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