Ocean One a fait sensation lors de sa première sortie en mer ! Cet humanoïde plongeur a exploré l’épave de La Lune, vaisseau amiral de Louis XIV qui a sombré en 1 664 au large de Toulon. La prouesse ? Les yeux du robot sont des caméras HD. Ses bras et ses doigts, dotés d’interfaces haptiques, permettent à l’archéologue qui le pilote à la surface de ressentir les objets qu’il saisit et d’adapter sa télé guidance à leur fragilité. L’humanoïde plongeur servira à explorer les fonds sous-marins dangereux pour l’Homme et jusqu’à 1000 mètres de profondeur.
Ocean one, un humanoïde d’origine américaine débarque à Marseille
Quoi de mieux qu’un robot humanoïde pour explorer les fonds marins sans danger ? L’idée est excellente, mais un vrai challenge se cache derrière. Il consiste à permettre à la machine, d’abord de supporter l’eau et sa pression, mais aussi de pouvoir se saisir d’objets pour les remonter à la surface, notamment dans le cas d’explorations des épaves et autres mondes engloutis.
Pari réussi pour l’équipe du professeur Oussama Khatib de l’Université de Stanford (Californie) qui a présenté Ocean One, son humanoïde plongeur, lors de l’inauguration de l’exposition célébrant le Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-marines au musée d’histoire de Marseille le 27 avril dernier.
La silhouette humaine augmente les capacités du robot
Pour le coup, l’objectif de l’équipe n’était pas d’atteindre trait pour trait l’aspect humain, mais de créer un robot capable de se mouvoir sous l’eau pour explorer les fonds marins et de remonter sans heurt les objets découverts, même les plus fragiles d’entre eux. « Cette silhouette (humaine) a été préférée, car nous souhaitions fabriquer un robot fluide capable de glisser et de se déplacer dans l’eau avec aisance. Au final la forme humaine permet une convergence de beaucoup de capacités dans un système compact », a expliqué le responsable du projet Oussama Khatib.
L’humanoïde Ocean One a des caméras à la place des yeux
Attention, Ocean One n’est pas autonome dans ses déplacements. Il est piloté à l’aide d’un gros joystick par une personne restée à la surface. Les yeux d’Ocean One sont en fait des caméras haute définition (HD). Des petits moteurs à hélice lui permettent de se déplacer aisément et ses deux bras sont prolongés de mains à trois doigts pour pouvoir saisir les objets. Un robot suiveur immergé à mi-profondeur suit Ocean One et assure la liaison avec l’équipage humain resté à la surface. En effet, « un grand volume de données doivent être échangées avec le contrôle, notamment les images HD des caméras ; ce qui nécessite une très grande bande passante. Mais à terme, Ocean One pourrait être équipé d’un modem optique qui permettra une communication sans fil avec le robot suiveur », a souligné Vincent Creuze, l’un des concepteurs français chargé du projet.
Ocean One est doté d’une sensibilité au toucher
Mais les prouesses technologiques ne s’arrêtent pas là pour Ocean One. Les bras de l’humanoïde sont dotés d’interfaces haptiques, c’est-à-dire qu’ils sont capables de mesurer l’effort à fournir pour saisir les objets, permettant à la personne aux commandes de ressentir instantanément leur teneur. Explorer, fouiller, découvrir et remonter à la surface des objets fragiles, comme si l’on y était ! « Nous avons utilisé le même concept que pour les robots d’assistance chirurgicale avec lesquels le chirurgien ressent la texture des tissus qu’il incise », a précisé Oussama Khatib.
À Toulon, Ocean One a exploré La Lune, le vaisseau de Louis XIV
Pour sa première descente en eau profonde, Ocean One a pu découvrir La Lune, vaisseau amiral de Louis XIV qui a sombré au large de Toulon en 1664. Le bateau repose à plus de 90 mètres de profondeur, ce qui est un bon début pour ce prototype d’humanoïde d’un tout nouveau genre, mais l’objectif est bien de l’envoyer là où l’humain ne peut se risquer, à des profondeurs allant jusqu’à 1 000 mètres. « 98 % de la technologie embarquée peut d’ores et déjà aller jusqu’à 500 mètres », a précisé l’équipe de recherches. Le second objectif annoncé est de doter Ocean One de doigts supplémentaires pour arriver à une main robotique complète.
« Ocean One n’a pas pour but de remplacer l’homme, mais bien de permettre à l’homme de faire ce qu’il sait faire. Derrière ses commandes, l’archéologue oublie qu’il n’est pas lui-même au fond » a conclu, ravi, le directeur du Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-marines. La réussite de l’humanoïde plongeur laisse en effet entrevoir de belles perspectives pour l’archéologie sous-marine.
Commentaires récents