Le projet de recherche Hyperloop, lancé par Elon Musk en 2014, a pris une sacrée ampleur ! Ce modèle de transport de passagers, basé sur des capsules propulsées par coussin d’air, permettrait de nous déplacer à plus de 1000 km/heure ! Il faut dire que l’idée séduit. L’aspect open source et collaboratif des modes de travail a par ailleurs attiré quantités d’ingénieurs et de chercheurs à travers le monde. Ajoutez-y des investisseurs de haut vol (Khosla Ventures, Sherpa Capital et même la SNCF), le projet Hyperloop pourrait bien devenir une réalité ; d’autant qu’un premier test grandeur nature est prévu aux États-Unis d’ici la fin de l’année. Où en sommes-nous de l’Hyperloop d’Elon Musk ? Robots et Compagnie fait le point.
[encadregris]Allez directement à la mise à jour du 09 novembre 2016 : L’hyperloop relira Dubaï à Abou Dabi en 2021[/encadregris]
L’hyperloop : petit rappel
Au début de l’histoire, il y a Elon Musk. Fondateur de la voiture électrique Tesla ou encore de Space X, le milliardaire transhumaniste crée la société Hyperloop Transportation Technologie (HTT) en 2014, à Los Angeles. Son objectif est de développer une technologie capable de transporter des passagers à la vitesse folle de 1 200 km/heures ; une sorte de train à très très très très grande vitesse.
Pour ce faire, Elon Musk envisage des capsules permettant d’accueillir les passagers. Celles-ci se déplaceraient à travers des tubes mis sous basse pression, propulsés par un champ magnétique généré par des moteurs à induction. Pas de rail, pas de route, pas de carburant, le système permettrait aux capsules de flotter à travers les tubes, par ailleurs surélevés sur des pylônes.
L’hyperloop pourrait changer la face du monde
La nature du projet a ravi chercheurs et ingénieurs du monde entier, d’autant qu’Elon Musk a “ouvert” son entreprise ; c’est-à-dire qu’il travaille sur un mode collaboratif et en open source. Près de 500 professionnels à travers la planète planchent actuellement bénévolement sur le projet de recherche, passionnés par le défi que l’hyperloop représente.
Imaginez nos villes, nos rapports économiques et sociaux dans un monde où un moyen de transport en commun vous permet de vous déplacer à plus de 1000 km/heures, et ce de manière écologique et économique. L’hyperloop est aussi censé résister aux catastrophes climatiques et aux tremblements de terre. Les retombées d’une telle innovation sont vertigineuses et les investisseurs l’ont bien compris.
Un coût de construction inférieur aux projets ferroviaires class
En 2015, Hyperloop Transportation Technologie (HTT) récolte 26 millions de dollars de la part de fonds tels que Khosla Venture, Formation8, Sherpa Capital. Dans un second tour de table organisé en 2016, la SNCF met également la main à la pâte (pour un montant non dévoilé). Au total, Hyperloop Transprtation Technologie dispose de 80 millions de dollars pour développer l’hyperloop.
Aujourd’hui, 50 employés travaillent à temps plein sur le campus de Los Angeles, toujours en open source pour conserver une cohésion avec les 500 participants bénévoles dispatchés ça et là dans le monde. Le fournisseur des équipements de vide d’air Oerlikon (utilisés dans l’accélérateur à particules du CNRS) participe lui aussi au projet.
Enfin, le coût de construction de l’hyperloop ne semble pas vertigineux (à peine 8 milliards de dollars pour un trajet reliant San Francisco à Los Angeles – contre des projets ferroviaires classiques pouvant s’élever à près de 40 milliards de dollars pour construire, par exemple, une ligne d’une centaine de km). Effectivement, outre les matériaux utilisés, les tubes placés en surélévation sur les pylônes ne nécessiteront qu’un droit de passage pour être installés. Plusieurs pays dans le monde ont tiqué face à ces arguments de choc défiant toute concurrence. Ils souhaitent aujourd’hui s’ajouter à la liste des contributeurs. Notez la présence de la Chine, la Finlande, les Pays-Bas ou encore les Émirats arabes unis (plus spécifiquement Dubaï). Dans ce contexte, la société d’Elon Musk devrait bientôt entrer en Bourse.
Une ligne directe entre la Chine et l’Europe est envisagée
L’hyperloop avance donc à grands pas, boosté par un engouement planétaire et des coups à plusieurs millions de dollars. Les ingénieurs ont déjà prévu de placer des vitres sur les capsules et d’y diffuser de faux paysages pour ravir les passagers pendant leur périple au sein des tubes. Des capteurs installés sur les vitres détecteront les mouvements des yeux et adapteront le positionnement des paysages au regard des passagers, permettant une mise au point automatique pendant ce trajet à très très haute vitesse.
Enfin, l’éventualité de construire une ligne directe entre la Chine et l’Europe a été envisagée, permettant, outre le transport de passagers, celui de containers de marchandises… Des milliers et des milliers de produits transiteraient alors entre les deux continents en à peine une seule journée !
Le premier test de l’hyperloop prévu fin d’année
La technologie de l’hyperloop sera testée grandeur nature sur plusieurs kilomètres à Quay Valley, en Californie, et ce dès la fin de l’année si tout se déroule comme prévu. Les fameux tubes sont en train d’être installés. « (Le test) nous permettra de démontrer tous les systèmes à une échelle complète », déclarait Dirk Ahlborn, le PDG de HTT lors d’une conférence donnée en février dernier. L’engouement est de taille !
La première commande de l’hyperloop serait finalement pour le trajet Dubai – Abou Dabi
Après les tests réalisés dans le Névada en mai 2016, l’hyperloop continue son développement.
Si le trajet Dubai – Abou Dabi prévoit prendre une nouvelle dimension au mois de décembre avec la mise en place du vol en Airbus A380, c’est bien la signature d’un accord entre l’entreprise Hyperloop One et l’administration de Dubaï qui fait l’actualité du moment. En effet, dans quelques années, le trajet Dubaï – Abou Dabi devrait être facilité et accélérer grâce à l’installation de l’Hyperloop d’elon Musk. Les voyageurs ne mettront alors que 12 minutes pour réaliser les 150 kilomètres qui séparent les deux villes grâce à des capsules propulsées à environ 1200km/h dans des tubes sous vide.
Toujours intéressés par les projets spectaculaires, Dubaï a signé le 8 novembre 2016 un accord pour la construction de l’hyperloop dans les 5 ans à venir. Cette première étape pourrait ensuite être étendue à toute la région ce qui permettra de d’aller de Dubaï à Riad en 50mn contre 2 heures d’avion pour le moment.
Le dirigeant d’Hyperloop One, Rob Lloyd a déclaré : « nous allons commencer à évaluer la possibilité de fournir le premier système mondial Hyperloop ». Il faudra toutefois attendre au plus tôt 2020 voire 2021 pour pouvoir utiliser ce moyen de transport révolutionnaire.
Ce que la vidéo explicative nous apprend sur le fonctionnement futur de l’hyperloop
La vidéo de présentation ci-dessous nous permet de découvrir a quel point le projet semble être travaillé dans les détails. On y voit clairement l’organisation des capsules pouvant transporter des passagers mais aussi de la marchandise. Les capsules semblent aussi pouvoir intégrer la circulation routière afin de déposer les passagers en centre-ville sans devoir changer de véhicule. Coté agrément, on voit clairement un paysage défiler, contrairement à ce qu’on pourrait penser ce n’est pas le paysage réel mais un faux paysage mobile permettant d’avoir l’impression de voir le paysage réel défiler. Ce qui améliore grandement l’agrément des passagers.
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