Les entreprises qui développent les voitures autonomes nous assurent que leur utilisation va modifier notre perception des trajets automobile, en mieux bien sûr ! Selon eux, l’utilisation des voitures autonomes va contribuer à baisser le nombre d’accident rendant les trajets plus sûrs. Par ailleurs, le chauffeur sera libéré de l’obligation de garder les mains sur le volant et les yeux sur la route ce qui lui donnera plus de temps pour travailler, se détendre ou passer du temps avec ses proches. L’autonomie du véhicule améliorera sont taux d’utilisation tout en réduisant le nombre de véhicule par famille ce qui, au passage nous permettra d’être moins dépendant des parkings…
Les changements apportés par les véhicules autonomes
La sécurité routière américaine (la NHTSA) estime que l’avènement des véhicules autonomes ouvrira de nouvelles opportunités permettant d’améliorer la sécurité routière, de réduire la pollution et d’améliorer la mobilité des citoyens tout en créant de nouvelles possibilités économiques tant en termes d’emplois que d’investissements.
S’il est vrai que le tableau idyllique dépeint par les constructeurs et les organismes de réglementation peut sembler exagéré, il est pourtant confirmé par le rapport d’un cabinet de conseil indépendant renommé (McKinsey & Company).
Les constructeurs automobiles travaillent en ce moment sur l’intégration de la technologie autonome et sur de nouvelles fonctionnalités intéressantes pour nos voitures classiques. Dans trois à cinq ans, certains d’entre nous pourrons laisser leurvoiture prendre le contrôle de la conduite, sans que cela ne soit un test. Cela réduira les émissions de carbone tout en évitant au chauffeur de stresser.
Le défi de l’autonomie de nos véhicules est plus difficile à relever lorsque la conduite se situe en ville. Comme le montre l’accident de la Tesla S, l’augmentation du nombre d’obstacles et de variable complique l’analyse des intelligences artificielles utilisées : les contre jours, les piétons, les cyclistes, les chauffeurs de taxi, etc… C’est un ensemble de points techniques difficile à résoudre mais nos voitures vont devenir globalement de plus en plus autonomes au cours des prochaines années. Si de nombreux observateurs pensent que l’autonomie totale arrivera vers 2040, il semble que d’autres souhaitent que cela soit encore plus rapide.
Sans la nécessité d’avoir un humain au volant, un véhicule autonome pourrait remplacer 2 véhicules conventionnels.
L’autonomisation des véhicules est lancée, c’est une certitude ! Durant ses tests, la flotte de voitures autonome de Google a totalisé plus d’un million de kilomètres sans causer d’accident. Audi, Ford, Mercedes, Renault, Peugeot, Volkswagen, Tesla, Baidu sont chacun en test à des niveaux différents avec des techniques spécifiques.
Le rapport McKinsey avance l’idée que la mise en place sera progressive, et distingue 3 phases pour que nous passions aux véhicules autonomes.
2016 – 2020 : un impacte qui reste limité
La première phase, qui court jusqu’en 2020 verra un « impact de la technologie autonome limité » : bien que les véhicules autonomes soient déjà présents dans l’industrie ainsi que d’autres secteurs comme le monde agricole ou les mines automatisées, les véhicules de tourisme resteraient dans une phase de prototype et d’essais.
2020 – 2040 : le tournant
La seconde phase, « le tournant », devrait commencer vers 2020 avec des entreprises comme Mercedes et Nissan, qui prévoient d’offrir des voitures avec des fonctionnalités autonomes. Audi vise à peu près la même date, seul Volvo annonce vouloir lancer en 2017 un test de grande échelle dans le monde réel auprès de 100 clients.
La technologie devrait connaître une crise de croissance entre 2020 et 2035. Lorsque la technologie commencera à devenir majoritaire obligeant les régulateurs du monde entier à créer des règles globales pour le développement, les tests, la certification et les autorisations pour la commercialisation des véhicules autonomes.
Les compagnies d’assurance devront adapter leurs modèles de base. De nos jours, les conducteurs s’assurent principalement pour une défaillance humaine et non pas la défaillance technique d’une machine. Cela devra inévitablement évoluer. Une adoption plus large de la technologie pourrait avoir des effets secondaires, au niveau des ateliers de réparation car les garages indépendants deviendront moins pertinents (moins de diagnostiques ou mises à jours qui seront faits à distance, moins d’accidents donc de réparation…). Les chauffeurs de taxis et les pilotes Uber ne seront plus nécessaires, idem pour les camionneurs et chauffeurs livreurs.
Pendant ce temps, les consommateurs s’habitueront à moins se déplacer (les courses seront livrées par les véhicules autonomes, les enfants pourront être conduits de manière sécurisée et indépendante, …).
La route devrait quant à elle se sécuriser avec l’augmentation de l’utilisation des voitures autonomes. Volvo compte sur cette sécurisation pour supprimer tout décès et blessures graves dans ses voitures d’ici 2020.
Par ailleurs, vu le temps que nous perdons tous dans les voitures (une étude américaine estime qu’un conducteur perd en moyenne 111h par an dans sa voiture), l’utilisation des voitures autonomes devrait permettre d’augmenter sensiblement notre productivité.
Ce n’est que dans la troisième phase, après 2040, qu’on profitera pleinement des avantages des véhicules autonomes.
Les voitures autonomes seront alors nos principaux moyens de transport, et la nouvelle réglementation sera modifiée et mise en œuvre. Le design automobile aura lui aussi fondamentalement changé, lorsque le tableau de bord, les pédales et levier de vitesse ne seront plus nécessaire, l’organisation et l’utilisation de l’habitacle sera bouleversé.
Le bouleversement de l’espace physique se fera tant dans les véhicules qu’au niveau des infrastructures. En effet, la manière dont nous utilisons nos véhicules va changer. McKinsey prédit que d’ici 2050, nos véhicules n’utiliseront que 75% de l’espace actuellement réservé pour garer les voitures (plus besoin de laisser de la place pour ouvrir une porte ou un coffre). A l’échelle d’un pays ce sont des espaces gigantesques qui seront libérés.
Plus que cela, c’est sans doute la notion de possession de notre propre véhicule qui pourrait évoluer. À l’heure actuelle, les voitures sont inutilisés environ 95 % du temps ce qui laisse beaucoup de place à optimisation.
Un monde avec des voitures autonomes
Nous ne cesserons pas d’acheter des voitures, chacun continuera de vouloir «conduire de façon autonome et utiliser son véhicule pour le plaisir», mais nous achèterons moins de voitures. Sans la nécessité d’un être humain au volant un véhicule autonome pourrait prendre la place de deux véhicules conventionnels : lorsque Jean ira jouer au Tennis Pierre pourra aller faire du shopping, la voiture autonome déposera Jean au club et retournera à la maison pour prendre Joe qu’il déposera au supermarché le temps des courses puis revendra chercher Jean au club. Et ce n’est qu’un exemple car les navettes privées et personnalisées à faible coût devraient se développer, certaines courses pourront être faites à distance et chargées dans le véhicules sans que Pierre soit obligé de se déplacer pour les prendre…
Au final, le consommateur devrait y gagner car si les voitures autonomes bourrés de technologie haut de gamme couterons sans doute un peu plus cher qu’aujourd’hui, le pilotage automatique permettra d’économiser de l’argent sous la forme de temps retrouvé pour travailler ou faire autre chose. Par ailleurs la baisse des accidents devrait permettre d’économiser sur les réparations, les assurances, mais aussi les soins médicaux.
Le gain de temps se transformera pour les uns en gains de productivité, pour les autres en gains de temps pour les loisirs, quoi qu’on ait envie ou besoin de faire, il semble que nous gagnerons tous à utiliser les voitures autonomes
Commentaires récents