Face à la recrudescence des intrusions de drones civils sur des sites sensibles de l’État, le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale a lancé un appel à projets auprès des entreprises françaises. L’objectif : qu’elles conçoivent un système à triple effet sur les drones malveillants : détection – identification – neutralisation. Dans cette optique, Engie Ineo a déposé un brevet pour son prototype qui sera présenté (entre autres) pour répondre à l’appel à projets. Son système, basé sur la détection de fréquence GSM, est efficace jusqu’à 10 km de distance et est capable de brouiller le signal reçu par le drone pour le détourner de sa trajectoire.
122 drones malveillants recensés ces deux dernières années
Les drones de loisirs et drones à usage civil peuvent aussi servir des pilotes malveillants ! L’État a dénombré 122 intrusions par drone sur des sites sensibles au cours de ces deux dernières années. En ligne de mire des pilotes de drones malveillants : les centrales nucléaires (45 % des intrusions recensées), les zones urbaines où, nous vous le rappelons, il est aujourd’hui interdit de piloter pour cause de risque de chute sur les personnes (22 % des intrusions recensées), les zones militaires (19 % des intrusions recensées) et enfin les infrastructures sensibles dites « d’importance vitale » (6 % des intrusions recensées).
Le nombre d’intrusions est en passe d’augmenter sensiblement à mesure que l’usage du drone civil – et son prix – se démocratisent pour toucher le grand public. 500 000 drones de loisir seraient actifs aujourd’hui en France.
Un appel à projets de l’État pour s’équiper contre les drones malveillants
Dans ce contexte, le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale a lancé courant 2015 un appel à projets auprès des entreprises françaises. L’objectif : se procurer un système de surveillance des zones sensibles à triple effet : détecter, identifier et neutraliser les drones malveillants qui passeraient par là. Dans cette optique, la société Engie Ineo a déposé un brevet pour la conception d’un prototype qui, elle l’espère, sera le gagnant de l’appel à projets.
Le système d’Engie Ineo est basé sur la surveillance de fréquences en GSM et est capable de détecter et géolocaliser un drone jusqu’à 10 km de distance – bien avant qu’il n’arrive sur le site à protéger – grâce aux fréquences qu’il émet en se déplaçant. Une alerte est envoyée au service de sécurité en charge du système qui envoie alors des ondes pour brouiller la fréquence du drone et le dériver de sa trajectoire. « Nous ne neutralisons pas le drone, car ce n’est pas encore autorisé, mais nous savons le faire en brouillant le signal », a précisé Pierre Inti Hébrard-Capdeville, le coordinateur de l’activité systèmes de drones. En effet, neutraliser un drone à proprement parler implique un risque de chute de l’appareil, potentiellement sur la population, ce qui s’avère dangereux.
Seulement 5 sociétés en France proposent des systèmes de détection des drones
Le prix du système mis au point par Engie Ineo démarre à 50 000 euros. Sa commercialisation vise tant l’État que des entreprises qui nécessitent un dispositif de surveillance. Il pourra être acheté ou loué, dans le cadre d’un événement ponctuel, par exemple. Une dizaine de sites industriels en France en seraient d’ailleurs déjà équipés, notamment des centrales nucléaires.
Aujourd’hui, sur le territoire, 5 sociétés proposent leur système de détection des drones auprès des professionnels, basés sur la fréquence radar, optique ou encore acoustique. Un nouveau marché est en passe de s’amorcer !
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