Regardez bien ce robot humanoïde. Il bouge ; il est fluide. Il ressemble à un être humain, mais ses mouvements sont un petit peu différents. En fait, il n’a pas été conçu pour nous imiter. Le réseau de neurones avec lequel il est programmé repose sur la « théorie de spike and burst », en synthèse, un système informatique qui permet à la machine d’élaborer ses propres schémas de mouvements, selon sa propre perception de son environnement. L’humanoïde, dénommé Alter « ne bouge pas comme un humain, mais elle a une forme de présence », expliquait son concepteur Kouhei Ogawa. Robots et Compagnie zoome sur ce robot d’un nouveau genre, exposé au musée Miraikan au Japon.
Alter, l’humanoïde du Dr Ishiguro
Le docteur Ishiguro de l’Université d’Osaka n’en est pas à son coup d’essai en matière de robot humanoïde ultra réaliste. Il est d’ailleurs à la tête de l’Intelligent Robotics Laboratory (Laboratoire de robotique intelligente) et est reconnu dans la communauté scientifique pour sa capacité à recréer les émotions sur le visage de ses robots. Il avait présenté dernièrement la réplique parfaite de lui-même en version robotique, Germinoid HI-1, ainsi que le sosie humanoïde de sa propre fille qu’il avait prénommé Repliee R1.
C’est avec Takashi Ikegami (Université de Tokyo) qu’il a cette fois-ci conçu l’humanoïde Alter. Ici, les chercheurs n’ont pas tenté de reproduire le comportement humain à la perfection. Leur objectif était de laisser la machine s’approprier son propre schéma de mouvement en fonction de sa perception de l’environnement qui l’entoure.
Les caractéristiques de l’humanoïde Alter
Pour se déplacer, Alter dispose de 42 actionneurs pneumatiques et embarque avec lui un ordinateur central. Il se compose d’un réseau de neurones construit sur la théorie du « spike and burst » (« l’action-réaction »), en synthèse, un système qui nécessite très peu de programmation préalable, laissant à l’humanoïde tout loisir de se développer par lui-même. « Alter ne ressemble pas à un humain. Elle ne bouge pas comme un humain, mais elle a une forme de présence », a expliqué le chercheur en informatique Kouhei Ogawa de l’Université d’Osaka. Effectivement, les mouvements de l’humanoïde sont fluides, mais ils ne sont pas forcément tels que nous bougerions nous-mêmes dans une situation donnée.
Alter agit et interagit, non pas comme un humain aurait appris à le faire, mais à la manière dont lui-même a construit son système, donnant cette impression d’inattendu, finalement propre aux êtres vivants, dont les mouvements ne sont pas mathématiquement prédéfinis. Grâce à cette liberté, Alter devient d’autant plus proche de nous et la vallée de l’étrange produit son effet.
L’humanoïde Alter est exposé dans un musée
L’humanoïde Alter est exposé au Miraikan, musée national des sciences émergentes et de l’innovation où il fait actuellement sensation. Pari gagné pour ces chercheurs dont l’objectif est ici de limiter au maximum les contraintes de la programmation informatique tout en œuvrant à la démocratisation de la machine comme compagnon de l’homme au quotidien.
Commentaires récents