Le site de la revue Nature et l’Université College de Londres ont levé le voile sur la mort de Lucy, le célèbre australopithèque âgé de 3.18 millions d’années et découvert en Éthiopie dans les années 70. Lucy serait morte des suites d’une chute d’un arbre, provoquant de nombreuses fractures. Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont scanné les os de Lucy et les ont utilisés comme fichier de modélisation pour imprimer son squelette en 3 D. L’anthropologie virtuelle est un plus pour la science puisqu’elle permet aux chercheurs de manipuler les fossiles sans risquer de les abîmer.
Vous connaissez tous Lucy. L’australopithèque le plus célèbre du monde a été découvert en 1974 en Éthiopie et a fait l’objet de nombreuses études. Lucy doit sa popularité à son âge (elle est âgée de 3.18 millions d’années) et à son squelette, qu’il a été possible de reconstituer à 40 % – un record – ce qui a permis d’en savoir plus sur nos ancêtres, notamment concernant leurs modes de déplacements… Cette semaine, Lucy a encore fait parler d’elle !
Les scientifiques en désaccord sur les causes de la mort de Lucy
C’est en 2008 qu’une équipe de chercheurs se penche sur les causes de la mort de Lucy. Des scanners de ses ossements réalisés grâce à des rayons tomographiques ont révélé des fractures inhabituelles, laissant présager que Lucy était décédée des suites d’une chute, en tombant d’un point relativement élevé – un arbre probablement « Le bout de son humérus droit qui était lié à son épaule avait une série de cassures nettes et des compressions similaires à celles que les chirurgiens orthopédiques voient souvent chez les gens qui essayent d’amortir une chute en tendant un bras. Des dommages au bassin de Lucy, à l’épaule et au genou gauche ainsi qu’à la cheville droite pouvaient aussi être la conséquence d’une chute d’une hauteur », a écrit la revue Nature qui s’est penchée sur la question.
Cependant, d’autres scientifiques ont estimé que certaines fractures étaient intervenues après la mort, faussant ainsi ces analyses.
Les os de Lucy rendus publics pour être imprimés en 3D
Alors, pour résoudre une bonne fois pour toutes le mystère de la mort de Lucy, les chercheurs ont sorti les grands moyens et les nouvelles technologies : l’impression 3D. Les différents os de Lucy ont été modélisés en 3D et les fichiers rendus publics et mis en ligne sur le site Web eLucy.org.
L’objectif : permettre à qui le souhaite (et à qui dispose d’une imprimante 3D) d’imprimer des morceaux du squelette de Lucy, un genou, un bras… Pour pouvoir s’amuser à le reconstituer tout ou en partie et à l’analyser.
L’anthropologie virtuelle pour manipuler les fossiles sans les briser
Le site Nature s’est prêté au jeu puis, squelette imprimé en 3D sous le bras, a consulté l’anthropologue de l’Université College de Londres, Maria Martinon-Torres. Celle-ci a pu découvrir Lucy sous le nouvel angle de l’anthropologie virtuelle : « Les chercheurs sont capables d’étudier des fossiles, mais sans vraiment pouvoir les toucher, car ce sont des fossiles uniques, rares, difficiles à trouver et très fragiles. Avec ça, on peut les toucher, les comprendre, les faire, et les utiliser comme dans de la médecine légale, pour comprendre comment un os se fracture. Et puis pour l’éducation et les professeurs, c’est très important. L’anatomie est quelque chose de visuel, qui a besoin de la 3D. »
Dans la foulée, Maria Martinon-Torres a confirmé la mort de Lucy par compression, suite à une chute d’un point élevé. Notez que nos ancêtres se réfugiaient aisément dans les arbres pour échapper aux prédateurs.
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