La police anglaise s’offre les services d’une intelligence artificielle ! Hart, c’est son nom, est capable de décider si un suspect peut être relâché ou non. Pour cela, l’algorithme se base sur l’analyse des données personnelles récoltées sur le suspect, mais aussi sur les statistiques des récidives concernant de mêmes antécédents. In fine, l’intelligence artificielle émet son avis que le « niveau de dangerosité » de l’individu et les policiers peuvent en tenir compte pour décider d’une éventuelle prolongation de détention.
L’intelligence artificielle qui donne son avis sur la remise en liberté d’un suspect
Conçue par la police de Durham et l’université de Cambridge (Royaume-Uni), l’intelligence artificielle baptisée Hart a été fondée sur l’apprentissage automatique. Elle a été entraînée en utilisant les données de cinq années d’archives de la police de Durham, entre 2008 et 2012. En étudiant les décisions prises par les policiers pendant cette période, en analysant le nom de récidives, mais aussi les antécédents des récidivistes, la machine a développé un algorithme capable d’évaluer le degré de dangerosité des suspects en trois niveaux : faible, moyen ou élevé. L’intelligence artificielle prend ainsi en compte un certain nombre d’informations, telles que l’âge, le sexe, l’environnement familial, le délit dont il est accusé…
Hart vient du diminutif H.A.R.T. « Outil d’évaluation des risques de préjudices », en anglais.
L’IA intègrera les unités de Durham d’ici juillet 2017
D’ici juillet 2017, Hart intègrera définitivement les unités de la ville de Durham qui compte 50 000 habitants. Le logiciel n’a pas pour ambition de remplacer l’homme dans sa prise de décision, mais de le seconder et de lui fournir toutes les informations pour lui permettre de prendre la bonne décision. Cet outil va bel et bien donner son avis sur la remise en liberté d’un suspect arrêté.
Déjà testé en 2013, cet algorithme a démontré que les individus classés « faible risque » n’ont pas violé la loi dans l’attente de leur procès dans près de 98 % des cas. Ceux classés « risque élevé » l’ont fait dans 88 % des cas lorsqu’ils étaient relâchés.
Les méthodes de l’intelligence artificielle font polémiques
Les créateurs de Hart précisent qu’il sera uniquement utilisé pour aiguiller les policiers et leur fournir des recommandations basées sur les statistiques. Le logiciel vise à améliorer la justice, non la remplacer. Mais l’on peut tout de même se demander si, d’un point de vue éthique, il est juste de confier le sort d’un homme aux mains d’un logiciel, aussi intelligent soit-il. En 2016, par exemple, un logiciel similaire avait déjà fait polémique aux États-Unis, accusé de plus de souplesse envers les suspects blancs qu’envers les suspects noirs.
Affaire à suivre, d’autant que les créateurs de cette intelligence artificielle comptent l’étendre à plusieurs villes du Royaume-Uni.
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