La SNCF, qui a perdu son monopole, sera concurrencée dès décembre 2020 sur les lignes TGV et Intercités et dès décembre 2023 sur les lignes régionales. L’entreprise a donc décidé d’innover pour garder sa place de leader. Dans ce contexte, la compagnie travaille à rendre ses TGV autonomes, afin de gagner en efficacité, en rapidité et qualité de service. Rendez-vous pris pour 2021 déjà !
Le train autonome de la SNCF serait une première mondiale
Mathieu Chabanel, directeur général adjoint de SNCF Réseau, affirme que la conduite totalement automatisée « n’existe pas dans le monde ferroviaire ». En effet, contrairement aux métros automatiques, les trains circulent sur des voies qui ne sont pas closes, ce qui rend l’automatisation plus complexe à mettre en place, notamment à cause des éventuelles intrusions et des doses de freinage à adapter à la météo.
Malgré ces contraintes actuelles, la SNCF cherche un système qui se rapproche le plus possible du train autonome, et ce pour 2021 déjà ! Une première expérimentation de train de fret sans conducteur et télécommandé sera menée. La position du conducteur à proximité du train reste encore à définir.
Une mise en place très prochainement
Dès 2021, les manœuvres de trains de fret et des TER, depuis et vers les centres de maintenance, pourront être partiellement automatisées, puisqu’elles s’effectuent sur des circuits semi-fermés. Si la SNCF arrive à mettre en place ces premières étapes, elle pourra d’ores et déjà gagner en efficacité et en fiabilité.
Dès 2022, tout devrait s’accélérer. Le prolongement vers l’Ouest parisien du RER E, Éole, sera mis en service. Il sera semi-autonome entre Nanterre et Rosa-Parks (19e arrondissement de Paris) et premier système autorisé à faire de l’automatisme sur le réseau ferré national.
L’objectif est l’optimisation du service et le nombre de trains en circulation
L’autonomie du train sera possible grâce à un système baptisé « Nexteo ». Il devra gérer les accélérations et les freinages, tandis que le conducteur se chargera de fermer les portes et de traiter les éventuels aléas.
Grâce à Nexteo, un train pourra passer toutes les 108 secondes, au lieu des 180 secondes actuelles. Dès 2023, la même configuration pourra être envisagée pour des TGV autonomes. La fréquence des trains sera là aussi améliorée. Par exemple, entre Paris et Lyon, il sera possible d’ajouter 25 % de trains. À terme, la SNCF vise une conduite automatique du train, sans chauffeur, mais avec du personnel à bord.
Le groupe ferroviaire envisage d’accroître le nombre de trains en circulation d’environ 20 à 25 % aux heures de pointe ; entraînant des recettes supplémentaires pour l’activité TGV, mais aussi pour le gestionnaire des infrastructures SNCF Réseau.
Un prototype de TGV autonome d’ici 2022
Un prototype de TGV autonome devrait voir le jour d’ici 5 ans, soit en 2022. La SNCF a précisé envisager différents niveaux d’autonomie pour trouver un juste milieu entre automatisation de la conduite et personnel humain à bord. On ne parle pas ici de baisse de coût (ni de baisse des embauches), mais de capacité, de vitesse et de fiabilité ferroviaire.
La conception de véhicules autonomes constitue donc une première mondiale dans le secteur ferroviaire ; enjeu majeur de l’économie de demain puisque de nombreux acteurs de la mobilité urbaine comme Google, Amazon, la plateforme Uber, etc. s’intéressent de très près à ces technologies.
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