Dans un futur proche, les couples qui souffrent d’infertilité pourront utiliser des « spermbots » pour maximiser leur chance de procréer.
Un exosquelette pour spermatozoïdes
L’Institute for Integractive Nanosciences (IIN) vient d’annoncer la création d’un exosquelette à l’échelle nano, capable de s’accrocher aux spermatozoïdes pour les booster dans leur course effrénée vers l’ovule.
L’exosquelette en question ressemble à une sorte de ruban enroulé autour du spermatozoïde. Il est conçu en polymères et il est recouvert de métal. Concrètement, il fait office d’hélice qui s’accroche à la queue du spermatozoïde pour le guider, mais aussi pour dynamiser son déplacement. Les résultats du projet parlent de « cellules reproductives artificiellement motorisées ».
Pour guider l’exosquelette jusqu’au spermatozoïde puis jusqu’à l’ovule, les chercheurs utilisent un champ magnétique tournant. L’hélice atteint le petit nageur. Elle s’accroche à sa queue, le guide et le booste. Arrivée à bon port, l’hélice se met à tourner à l’envers. Elle se décroche alors de la queue et reste en dehors de l’ovule.
Etat d’avancement du projet d’exosquelette pour spermatozoïdes
Le projet en est encore en phase d’étude. La bonne séparation entre l’exosquelette et le spermatozoïde reste en effet à approfondir, selon les premiers résultats, tout comme l’étape de guidage.
En accélérant le déplacement des spermatozoïdes les plus fatigués, les spermbots seront une nouvelle forme de Procréation Médicalement Assistée (PMA). Lorsqu’elle sera au point, l’utilisation de spermbots permettra une intervention directement dans le corps humain, contrairement à la Fécondation In Vitro (FIV) qui recréé en laboratoire les conditions de la fécondation et dont les résultats ne sont pas garantis.
Un marché plein de promesses …
Près de 80 000 millions de personnes souffriraient d’infertilité dans le monde. En France, ce sont 10 % des couples qui n’arrivent toujours pas à concevoir passé deux années de tentatives. L’une des causes principales serait la baisse de vitalité des spermatozoïdes. Aujourd’hui, un spermogramme qui compte 15 % de spermatozoïdes sans anomalie est considéré comme normal (contre 60 % auparavant). Les avancées du projet spermbot répondent ainsi à une problématique d’actualité.
Fondée en 2007 à Dresde (Allemagne), L’Institute for Integrative Nanosciences (IIN) regroupe près de 80 scientifiques et ingénieurs de plus de 10 nationalités différentes pour réaliser des travaux de recherche autour des nanosciences et de la microrobotique. Un second site a été développé en 2009 à Chemnitz (Allemagne).
Commentaires récents